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Les programmes de rachats d'actions sont-ils toujours judicieux ?



Comme nous vous l'expliquions dans notre premier article sur le sujet, nous voyons globalement d'un bon œil les programmes de rachat d'actions. Du moins, mieux que le versement de dividendes, peu intéressants fiscalement.


Mais tous les programmes de rachat d'actions se valent-ils ?


Prenons Apple par exemple. De 2016 à 2022, le bénéfice net du fabricant d'iPhone a augmenté de 118%, soit environ 14% annualisé. Pas mal du tout.


Mais son bénéfice par action (BPA) a dépassé la croissance de son bénéfice net, et de loin : le BPA a progressé de 193%, soit 19,6% par an.


Cet écart se justifie par le fait qu'Apple a beaucoup utilisé le rachat d'actions pour diminuer le nombre de ses actions. Son nombre d'actions en circulation a ainsi diminué d'environ 30%, soit un taux annualisé proche de 5,7%, sur la même période.


Mais la puissance des rachats d'actions dépend beaucoup du cours auquel ils sont effectués. Si le cours d'une action induit une valorisation élevée, la croissance du bénéfice par action issue des rachats sera moindre, et inversement.


Pour comparer dans quelle mesure les rachats peuvent perdre en efficacité lorsque les valorisations augmentent, prenons un exemple.


Deux entreprises, A et B, qui réalisent toutes deux un bénéfice net de 100 $ chaque année et ont 100 actions en circulation. Cela leur donne à toutes deux un bénéfice par action de 1 $.


Supposons maintenant que le cours de l'action de la société A est de 10 $, tandis que celui de la société B est de 20 $. Les deux entreprises utilisent tous leurs bénéfices de la première année pour racheter leurs actions.


Les entreprises A et B finiraient donc l'année avec respectivement 90 et 95 actions en circulation. À partir de la deuxième année, le bénéfice par action de l'entreprise A sera de 1,11 $, soit une augmentation de 11%. L'entreprise B, en revanche, n'a réussi à augmenter son bénéfice par action qu'à 1,052 $, soit 5,2%. Bref : les rachats sont beaucoup plus efficaces lorsque les prix des actions, et donc la valorisation, sont plus bas.


Apple a pu diminuer son nombre d'actions de manière si significative au cours des six dernières années parce que son cours d'action était relativement bas. Le groupe a également utilisé presque tout son free cash flow généré au cours des six dernières années pour racheter des actions.


Au cours des 6 dernières années - de 2016 à 2022 - Apple a pu réduire son nombre d'actions de 30%, soit 5,7% par an. Mais avec un ratio P/E avoisinant les 30, l'impact des rachats d'actions d'Apple ne sera plus aussi important.


Si Apple continuait d'utiliser 100% de son free cash flow pour racheter des actions, elle ne réduirait son nombre d'actions que d'environ 3,3% par an. Un chiffre respectable, mais bien loin de ce qu'Apple a pu réaliser au cours des 6 dernières années.


En effet, cela correspondrait à une diminution de son nombre d'actions de 18% en six ans, comparativement à 30% de 2016 à 2022. De quoi augmenter le BPA d'Apple d'environ 22%, contre les 42% réalisés au cours des six dernières années.


Apple est une belle entreprise, qui a fortement récompensé ses actionnaires au cours des dernières décennies. Elle continuera probablement à afficher une belle croissance de son activité...Mais la croissance "artificielle" dégagée par ses rachats d'actions pourrait ne plus être aussi impactante qu'elle ne l'a été.


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François Sockeel

François est le fondateur de bigfish investing. Après un passage en conseil en stratégie ainsi qu'en banque d'affaires, François se dédie désormais à aider les particuliers à mieux décoder les marchés.

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