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Robinhood vs. SEC : la menace fantôme

Dernière mise à jour : 10 sept. 2021



Ces derniers jours ont laissé bien peu de répit au courtier en ligne Robinhood. De mauvais augure, alors que la célèbre plateforme sans frais de courtage vient tout juste de faire ses premiers pas en bourse.


Il serait bien entendu hâtif de conclure que le groupe va mal : l'application a bénéficié d'un afflux de nouveaux investisseurs considérable depuis le début de la pandémie. Il n'empêche, un nombre croissant de menaces plane déjà sur le futur du Robin des bois des marchés financiers.


A commencer par le géant Paypal, dont l'annonce du probable lancement d'un service de courtage d'actions a dû donner quelques sueurs froides à l'équipe dirigeante de Robinhood. Il faut dire qu'avec plus de 337 millions d'utilisateurs à son actif, Robinhood et ses 21 millions d'utilisateurs font figure de jeune pousse à côté.


A terme, Paypal pourrait ainsi venir grignoter une part plus que significative de la croissance dont Robinhood a bénéficié jusqu'alors. Rappelons que Paypal s'était déjà lancé dans un portefeuille de crypto-monnaies, mais cette fonctionnalité était restée cantonnée au marché américain jusqu'à présent.


Mais là n'est pas la plus mauvaise nouvelle pour Robinhood. Le coup de grâce est arrivé ce lundi, lorsque Gary Gensler, le président de la SEC (Security and Exchange Commission, le gendarme américain des marchés financiers) a évoqué la possibilité d'interdire purement et simplement la pratique des paiements de flux de commande, plus connue comme payments for order flows en anglais.



De quoi s'agit-il ? Lorsque vous passez un ordre en bourse, votre courtier a deux possibilités :

  • Il peut passer l'ordre directement, comme le font la grande majorité des courtiers,

  • Ou, il peut le transmettre à un market maker, qui se chargera lui-même de l'exécuter.

Le problème, c'est que ces market makers vont tirer profit de votre ordre à votre détriment, en vous obtenant un cours d'achat/vente moins intéressant que si l'ordre avait été réalisé directement par votre courtier. La différence étant pour bibi.


En échange de ce "tuyau", le market maker reverse au courtier une commission pour chaque ordre transmis, invisible à vos yeux. C'est cela, le fameux payment for order flows que la SEC pourrait interdire.


Et oui, comment pensiez vous que les courtiers soi disant "gratuits" se rémunéraient ? Pour l'anecdote, le principe des payments for order flows aurait été mis au point par un certain...Bernard Madoff.


Cette pratique est considérée comme dangereuse par la SEC car elle donne un faux sentiment de gratuité au courtage en ligne. Avec pour conséquence une "gamification" de l'investissement en bourse, comme on a pu le voir avec certaines actions comme AMC ou Gamestop.

Or, Robinhood tire une grande partie de ses revenus des payments for order flows. Si cette pratique venait à être interdite, le courtier se verra alors probablement contraint de redevenir un courtier "traditionnel", en instaurant des commissions à ses utilisateurs. Comme tous les autres finalement. Mais aux yeux de nombreux investisseurs insouciants, la magie du "trading gratuit" aura bel et bien disparu.

 

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François Sockeel

François est le fondateur de bigfish. Son action favorite est Crowdstrike, pour sa capacité à maintenir une avance technologique considérable sur un marché de la cybersécurité en plein essor.

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