En raison du vieillissement de la population ainsi que du ralentissement de la croissance mondiale, il n'est pas très risqué d'avancer que la tendance d'allongement de l'âge de départ à la retraite devrait se perpétuer au cours des prochaines décennies.
Pourtant, rares sont encore les jeunes actifs à préparer sérieusement leur retraite. Selon un sondage TNS Sofres, seuls 25% des 25/34 ans préparent leur retraite en épargnant ou investissant. Il y a ainsi un véritable effet d'autruche : si les jeunes ont bien conscience de la nécessité de préparer leur retraite (59% selon l'enquête), ils privilégient malgré tout les dépenses de la vie quotidienne, car la retraite leur apparaît comme un horizon trop lointain.
Cependant, sachez qu'épargner et investir le plus tôt possible a un impact considérable tant sur l'âge auquel vous pourrez arrêter de travailler, que sur le montant de votre rente. Non seulement parce qu'il est beaucoup plus simple d'épargner 1 million d'euros sur 30 ans que sur 10, mais aussi et surtout car en vous y prenant tôt, vous bénéficiez du mécanisme des intérêts composés, ou effet boule de neige sur vos investissements.
Alors comment savoir de combien avons-nous besoin pour arrêter de travailler ? De nombreuses études ont été réalisées à ce sujet. La plus célèbre et reconnue a été développée dans les années 90 par William Bengen, célèbre pour sa règle éponyme, aussi connue sous le nom de règle des 4%.
La règle est extrêmement simple : estimez de combien vous aurez besoin chaque année pour vivre une fois que vous aurez arrêté de travailler. Divisez ce montant par 4% : il s'agit du montant de patrimoine dont vous avez besoin pour pouvoir prendre sereinement votre retraite.
Exemple : vous estimez avoir besoin de 50,000€/an pour une bonne retraite, alors il vous faudra un patrimoine de 50,000€ / 4% = 1,25m€.
Cette règle part du principe que vous investissiez 50% de votre patrimoine en actions et 50% en obligations. Bengen a ainsi remarqué que, même en retirant 4% de votre patrimoine chaque année, les chances pour que votre patrimoine s'effondre étaient quasi nulles.
La raison est simple : en moyenne, les marchés actions s'apprécient de plus de 4% par an. Les obligations, elles, permettent de diminuer sensiblement la volatilité de votre portefeuille. Ainsi, même si un krach survient, les remontées compensant en moyenne les chutes sur le long terme, vous pouvez continuer à retirer 4% sans craintes de voir votre patrimoine s'effondrer.
Attention toutefois. Cette règle ne fonctionne que sur la base d'hypothèses précises :
Vos dépenses devront rester fixes : elles n'évoluent pas avec votre patrimoine. Ainsi, si votre portefeuille prend 20% à l'âge de 72 ans, vous devez continuer de dépenser la même somme que celle que vous dépensiez à l'âge de votre départ en retraite, ajustée de l'inflation.
Ces 4% ne prennent pas en compte les impôts sur le revenu à payer.
La règle des 4% est basée sur une allocation de 50% du patrimoine en actions, et 50% en obligations, et ce pendant une une durée de 30 ans.
Ces hypothèses peuvent cependant poser problème aujourd'hui. En effet, Bengen a conçu cette règle à une époque où il était très rare de prendre sa retraite avant 50 ans. Or, on observe aujourd'hui une forte croissance des personnes qui cessent de travailler dès 40, voire 30 ans (voir mouvement FIRE). Or, une retraite plus longue que 30 ans peut augmenter sensiblement le taux d'échec de la règle des 4%, vous laissant ainsi potentiellement sans un sou au crépuscule de votre vie.
Heureusement, il de nombreuses études ont été réalisées pour tenter de parfaire la règle des 4% et la rendre plus sûre pour les personnes désireuses de prendre une retraite anticipée. N'hésitez pas à retrouver notre analyse à ce sujet dans notre article dédié.
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François Sockeel
François est le fondateur de bigfish. Son action favorite est Crowdstrike, pour sa capacité à maintenir une avance technologique considérable sur un marché de la cybersécurité en plein essor.
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