Depuis quelques semaines, les marchés boursiers sont à la peine. Simple respiration après une envolée des cours depuis le début de la pandémie ? Certes, mais pas que.
Dans une situation à peu près inconnue dans l'histoire des marchés (le fameux "cette fois c'est différent"), nul ne sait vraiment encore quelles seront les conséquences économiques de long terme du COVID-19, même une fois la situation revenue à la normale.
Dans cette situation inédite, une menace pèse : l'inflation. On vous aide à y voir plus clair, pour comprendre en quoi cela pourrait impacter votre portefeuille, et comment réagir.
Qu'est ce que l'inflation ?
L'inflation, c'est une montée des prix des biens de consommations et des services. Concrètement, si un même panier de courses coûte d'habitude 100€, et que ce panier vous revient la semaine suivante à 103€, il y a eu une inflation de 3%.
En d'autres termes, vous achetez moins avec la même somme d'argent. Votre monnaie s'est dépréciée, si bien qu'à budget égal, votre pouvoir d'achat diminue.
Quel impact pour votre portefeuille ?
Une hausse des prix entraîne pour les entreprises une hausse des coûts d'approvisionnement, qui se répercute soit sur une baisse des marges, soit une hausse des prix de vente pour maintenir leurs marges, synonyme de baisse des volumes. Bref, l'inflation tend à faire baisser les profits d'une entreprise.
Côté investisseurs, les particuliers ont moins d'argent à investir dans la bourse, entraînant une croissance moins élevée des marchés toutes choses égales par ailleurs.
Ce double effet (performances moindres des entreprises + afflux inférieur d'argent à destination des marchés) n'est pas forcément synonyme de krach, ni même de correction, mais tout du moins d'un ralentissement de la croissance des marchés.
Les sociétés les plus impactées par l'inflation sont souvent les plus endettées. La raison est simple : inflation rime généralement avec hausse des taux d'intérêts. Hausse des taux d'intérêts veut dire augmentation des remboursements d'emprunts. Autant de bénéfices en moins pour les entreprises endettées.
Les dividendes n'échappent pas aux conséquences de l'inflation, alors que ceux-ci tendent à rester constants en valeur absolue.
Les actions comme protection contre l'inflation
Malgré ces conséquences néfastes, les actions restent un bon moyen de limiter la casse face à l'inflation. Contrairement aux liquidités dont la valeur ne fait que baisser au cours d'une période d'inflation (1€ sur votre livret A vaudra de moins en moins au fil du temps), les actions sont à long terme censées peu ou prou suivre l'inflation.
La raison est simple : avec plus de recul, les entreprises parviennent à réoptimiser leurs prix, les consommateurs voient leurs revenus augmenter (l'évolution du SMIC par exemple est indexée sur l'inflation), et donc voient leur pouvoir d'achat se réajuster. Les profits des entreprises reviennent dans le rang, et recollent aux attentes des marchés.
Tout cela reste hypothétique. Là encore, la situation actuelle est inédite, et nous n'aimons guère nous risquer à jouer les madame Irma.
Précisément pour cette raison, nous pensons que même si les actions peuvent souffrir à court terme, elles restent l'un des meilleurs moyens dont nous disposons pour se protéger des effets néfastes de l'inflation. Par conséquent, nous restons pleinement investis dans les actions qui composent nos portefeuilles respectifs.
Mieux, nous pensons que c'est souvent dans les périodes les plus difficiles que les acteurs les moins performants révèlent leurs failles, et que les meilleures entreprises sortent du lot.
Un bon moyen de se protéger de telles périodes est alors d'investir dans les entreprises de haute qualité, qui sauront naviguer malgré les turbulences.
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Hamza Triqui
Hamza est rédacteur et analyste pour bigfish. Ancien banquier d'affaires chez Lincoln International, Hamza dispose d'une connaissance hors pair du secteur des services financiers.
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