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Les "payments for order flow" : quand le diable est dans les détails



Derrière le rêve d'un courtier sans commission se cache souvent une pratique trop souvent négligée par les investisseurs débutants : les payments for order flow (paiement du flux d'ordre).


Vous avez sûrement déjà entendu parler de Robinhood, ce courtier américain sans la moindre commission. Vous avez alors certainement pensé "si seulement nous avions cela en France !".


Mais vous connaissez l'adage : quand une entreprise n'a aucun produit à vous vendre...C'est sûrement parce que vous êtes le produit. Robinhood n'est pas les Restos du Coeur, ils génèrent de l'argent sur votre dos d'une manière ou d'une autre.


Leur stratégie est très simple :

  • Supprimer la partie visible du prix payé par le client, pour maximiser celle qui est invisible (les payments for order flows) ;

  • Cibler les investisseurs qui ignorent jusqu'à l'existence des payments for order flows (généralement les jeunes et/ou novices) ;

  • Leur donner le sentiment que la bourse est désormais un casino gratuit ;

  • Empocher le pactole dans leur dos.

OK, mais en quoi cela consiste-t-il ?


Lorsque vous passez un ordre en bourse, votre courtier a deux possibilités :

  • Il peut passer l'ordre directement, comme le font la majorité des courtiers,

  • Ou, il peut le transmettre à un market maker, qui se chargera lui-même de l'exécuter.

Le problème, c'est que ces market makers vont tirer profit de votre ordre à votre détriment, en vous obtenant un cours d'achat/vente moins intéressant que si l'ordre avait été réalisé directement par votre courtier. La différence étant pour bibi.


En échange de ce tuyau, le market maker reverse au courtier une commission pour chaque ordre transmis, invisible à vos yeux. C'est cela, le fameux payment for order flows. Pour l'anecdote, le principe des payments for order flows aurait été mis au point par un certain...Bernard Madoff.



Cette pratique est dangereuse, car elle donne un faux sentiment de gratuité au courtage en ligne. Avec pour conséquence une "gamification" de l'investissement en bourse, comme on a pu le voir avec certaines actions comme AMC ou Gamestop.


Cette méthode a déjà été interdite dans certains pays comme au Canada ou au Royaume-Uni, estimant que cette pratique viole l'obligation des courtiers à offrir la meilleure exécution possible. Aux États-Unis, la Security & Exchange Commission (SEC) hésite également à interdire cette méthode.


Et en France ?


À ce jour, les PFOFs ne sont pas interdits en France... D'où l'intérêt de garder l'œil ouvert au moment de choisir votre courtier. Tout particulièrement lorsque les tarifs semblent trop alléchants pour être vrais.


eToro est l'exemple tarte à la crème du courtier adepte des PFOFs. Pas très difficile lorsque la page d'accueil ressemble à ceci :

Souvenez-vous : en investissement comme ailleurs, rien n'est gratuit !


J'en profite pour rappeler que malgré tous leurs efforts marketing, eToro n'est pas un compte-titres. En ce sens, il n'est pas régulé par l'AMF. Si eToro fait un jour faillite, vous n'avez absolument aucune garantie de récupérer votre argent #FTX


Ne vous laissez donc pas avoir par les comparatifs en ligne qui vous vanteront les mérites de ce courtier : la raison étant qu'eToro verse des rétrocommissions parmi les plus élevées du marché pour toute recommandation. Fin de la parenthèse :)


Plus surprenant, le très sérieux courtier allemand Trade Republic pratique également les payments for order flows...Et fait tout pour le dissimuler. C'est d'ailleurs l'une des principales raisons pour laquelle nous ne l'avons pas érigé en tête de notre comparatif des meilleurs comptes-titres. Toutefois, plusieurs tests réalisés par nos soins montrent que le cours d'exécution obtenu est très proche d'une exécution directe. L'impact sur vos frais devrait donc rester très limité.


Bref...Gardez l'œil !

 

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François Sockeel

François est le fondateur de bigfish investing. Après un passage en conseil en stratégie ainsi qu'en banque d'affaires, François se dédie désormais à aider les particuliers à mieux décoder les marchés.

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