En 2017, Alex Honnold a escaladé sans aucune corde El Capitan, une falaise de 900m du parc Yosemite considérée comme l'une des ascensions les plus difficiles au monde.
Forcément, la moindre erreur l'aurait conduit à une mort certaine. Le film Free Solo fait d'ailleurs le récit de cette incroyable ascension, considérée comme l'un des plus grands exploits mentaux et physiques jamais réalisés.
Et pourtant. Même si nous sommes en admiration devant la prouesse d'Alex Honnold, nous ne pensons pas qu'il s'agisse de son plus grand exploit.
Nous pensons plutôt que la plus grande démonstration de son talent s'est produite à la fin de l'automne 2016. Avec des milliers de dollars en jeu et une équipe de tournage qui l'attendait de pied ferme, Honnold faisait alors sa première tentative d'ascension d'El Capitan.
À mi-chemin, Honnold ne se sentait pas à la hauteur du défi, et a décidé d'abandonner. Cela peut sembler un choix facile aujourd'hui, mais mettez-vous à sa place un instant. Avec autant d'adrénaline, des attentes aussi élevées, et une équipe de tournage entière qui comptait sur lui, la pression pour mener à bien ce challenge était immense.
Mais il a quand même abandonné. Une décision qui lui a probablement permis d'être encore en vie aujourd'hui. Là est probablement son plus grand exploit mental - en tout cas, celui qui lui apporte la meilleure récompense aujourd'hui : celle d'être en vie, et de pouvoir accomplir cet exploit un an plus tard.
Une méthode rodée
Dans ce genre de circonstances, l'instinct joue évidemment ; mais pour savoir exactement où s'arrêter pour sauver sa peau, Honnold a une botte secrète. Il s'agit de ce que l'auteur Annie Duke appelle les "kill criteria" : une série de facteurs prédéterminés qui l'ont rationnellement mené à prendre une décision concrète, quoi qu'il arrive.
L'idée de "kill criteria" est également utile dans le monde de l'investissement. Avant de réaliser un investissement, décidez quels événements vous pousseraient à vendre. Énumérez-en au moins trois. Notez-les. De temps en temps, rouvrez votre portefeuille, et posez-vous la question : l'une de mes sociétés est-elle désormais sujette à l'un de ces critères/évènements ? Si oui, vous savez quoi faire.
Faire cela en amont est crucial, car vous y verrez alors beaucoup plus clair. Des études montrent qu'en moyenne, même lorsqu'on nous démontre que nous avons pris une mauvaise décision, nous avons tendance à continuer à prendre cette mauvaise décision, dans l'espoir que cela finira par marcher à terme.
Avec des "kill criteria", vous parviendrez à vous extirper plus rapidement lorsqu'une situation sentira le roussi, ce qui vous permettra de rester à flots pour mieux vous battre (financièrement) à la prochaine occasion.
Sur le long terme, cette capacité à faire fi de ses émotions et à rester fidèle au plan de départ est absolument fondamentale si vous ne voulez pas finir comme l'investisseur moyen dont les performances sont, rappelons-le, bien inférieures à celles du marché. Avec comme principale raison, un mauvais contrôle de ses émotions en cas d'imprévu...
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Hamza Triqui
Hamza est rédacteur chez bigfish investing. Ancien banquier d'affaires chez Lincoln International, Hamza dispose d'une connaissance hors pair du secteur des services financiers.
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